Au Cameroun, l’accession des femmes aux sphères de décision s’est faite lentement, aux niveaux institutionnel et des mentalités, puis ce rythme s’est amélioré sous la pression de la communauté internationale.
Sous l’angle normatif et réglementaire, on peut citer, la ratification des principales chartes et conventions notamment la Convention sur l’Elimination de toutes les Formes de Discrimination à l’Egard des Femmes (1994).
Il a été reconnu à la femme camerounaise, la pleine capacité de ses moyens et des prérogatives en droit. Ainsi, en dehors des tâches domestiques ou du foyer conjugal pour la mariée, elle peut exercer une activité rémunérée et valorisante. Elle peut dès lors s’investir au développement de sa carrière.
Cependant, il apparaît à l’examen de l’autonomie professionnelle de la femme une disparité certaine entre les textes de consécration de ladite autonomie et l’application de ceux-ci.
La place des femmes est encore tributaire d’une vision traditionnelle qui se répercute sur la division du travail. Cette vision a influencé la perception du travail des femmes et a abouti à la féminisation de certaines professions. Il peut être observé, une forte concentration des femmes dans les emplois « dits sociaux » et une sous représentation dans les métiers à caractère scientifique, technique et aux sphères de décisions.
A titre d’illustration, dans la fonction publique camerounaise, les femmes occupent majoritairement le bas de l’échelle hiérarchique. Elles sont largement présentes dans les catégories inférieures de la fonction publique: 42% des employés de la catégorie D. Elles ne représentent que 19,5 % de la totalité des cadres supérieurs des catégories A1 et A2 confondues.
Des facteurs plus ou moins subjectifs interviennent (appartenance à un réseau influent, perception du rôle de la femme, corruption, ….). Ces pratiques semblent plus pesantes pour les femmes. Ce qui aboutit à une forte disproportion quantitative à tous les niveaux de la hiérarchie administrative.
Il y a également des domaines de prédilection réservée aux femmes. Les ministères de la Condition Féminine et des Affaires Sociales sont systématiquement attribués aux seules femmes alors même qu’aucun texte ne le prescrit et n’interdit la nomination d’un homme à la tête de ces départements ministériels. L’argument avancé est celui de la prédisposition naturelle.
Par conséquent, il devient nécessaire de sensibiliser les autorités et les femmes elles mêmes sur l’importance de la carrière et le développement de réseaux comme outil de pression afin que la situation initiale évolue de façon significative et qu’à terme, plus de femmes soient représentées aux sphères de décision.
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